Education civique à l'école

(comme pour une bonne partie des docs que je mettrai ici, ils sont disponibles sous word si vous voulez)

Qu’entend-on par l’éducation à la citoyenneté ?
C’est la formation d’un "bon citoyen ", un citoyen " éclairé", responsable et actif. On peut donc y voir le portrait d’un élève cultivé, conscient de ses racines, à l’identité personnelle solidement construite, respectueux de la diversité, averti de ses droits, de ses devoirs et de ses obligations, ayant fait sienne les attentes des adultes et développant de telles compétences par libre consentement grâce à une réflexion personnelle et aux leçons de l’expérience qui l’éloigneront de l’endoctrinement et de l’influence.
Le concept de citoyenneté concerne donc : le comportement, l’attitude, la vie sociale de l’enfant, mais aussi l’aspect disciplinaire qui s’attache plutôt à la connaissance des institutions, des règles, du fonctionnement politique…
L’éducation civique doit donc faire valoir tant le savoir-être et le savoir-faire que les savoirs proprement dits.
De nos jours c’est surtout l’aspect comportemental qui est mis en avant.

Qu’est-ce qu’un citoyen ?
On ne naît pas citoyen on le devient. Il faut être de nationalité française et avoir le droit de vote : 18 ans. Donc un élève n’est pas un citoyen mais il apprend à le devenir.
Un établissement scolaire n'est pas un Etat démocratique. Communauté scolaire et communauté politique ne sont pas de même nature. Une élection organisée en classe (élection d'un trésorier, d'un secrétaire d'une coopérative scolaire) ne s'effectue pas dans le champ politique mais dans le cadre d'une expérience éducative.
Les élèves construisent à l'école des compétences et apprennent en les expérimentant des attitudes qu'ils pourront mobiliser ensuite dans le cadre de la vie politique.
Pour former à l'école un citoyen éclairé, l'enseignant doit chercher à favoriser chez ses élèves, à la fois:
- la compréhension de ce qu'est la démocratie
- l'adhésion réfléchie aux valeurs d'autonomie et de solidarité
- l'envie d'être acteur de la vie sociale et politique

1. HISTORIQUE DE L’EDUCATION CIVIQUE ET A LA CITOYENNETE
 1923 : Création d’Instructions Officielles, l’enseignement de la morale figure dans les programmes.
 Dans les années 60, on peut noter un déclin de «l’instruction civique et morale »
 Mais dans les années 1980, l’intérêt pour l’interculturel commence à s’affirmer car la France se découvre plus plurielle que ce qu’elle pensait (alors qu’apparaissent les incivilités dans les milieux scolaires).
 En 1995 :l’instruction civique est rebaptisée : « éducation civique ».
 Les nouveaux programmes de l’école primaire mis en place pour la rentrée 2002 réaffirment l’importance de «l’éducation civique » pour le cycle 3 et la sensibilisation au « vivre ensemble » dès le cycle 1 qui se poursuivra au cycle 2

2. ENJEUX DANS NOTRE SOCIETE
Aujourd’hui plus encore qu’hier se pose le « problème » du pluralisme et de la diversité culturelle. La reconnaissance de cette diversité, nécessaire pour garantir une cohésion sociale, doit s’opposer à l’indifférence, au rejet, à la crainte de l’autre.
L’école tente de s’opposer à sa mesure au déclin des valeurs républicaines et aux phénomènes de violence quotidienne, mais elle ne peut apporter qu’une contribution scolaire dans l’éducation à la citoyenneté, elle doit être secondée par la société.

3. OBJECTIFS DE L’EDUCATION A LA CITOYENNETE
- prendre en compte l’environnement ;
- aider l’élève à construire sa personnalité sociale ;
- à juger, choisir, juger, délibérer ;
- le rendre responsable de sa propre santé
- renforcer les liens avec la famille
- lutter contre l’exclusion et les conduites à risques (tabac, drogues, violences…)
- proposer des repères
- prendre conscience des normes de la vie en commun
…
4. IO 2002 : EDUCATION CIVIQUE
Cycle 2 : C'est à partir de la vie de la classe que l'enfant découvre les règles de la vie en société, les valeurs qui la fondent et fait l'apprentissage de sa propre responsabilité.

Cycle 3 : L'éducation civique n'est pas une discipline à enseigner en tant que telle, isolément, mais ses principes fondamentaux, appréhendés à partir de l'analyse de faits de la vie quotidienne, doivent imprégner toutes les activités de l'école. L'enfant prend conscience de la responsabilité de chacun dans la société. Il réfléchit sur les valeurs relatives à la personne et sur les normes de la vie en commun ; il acquiert peu à peu de celles-ci une pratique raisonnée. Il apprend comment cherchent à se mettre en oeuvre les principes et les institutions de la démocratie au sein de la République française, dans l'Europe qui se construit et dans l'ensemble du monde.

L’éducation à la citoyenneté doit intervenir en classe à deux types de moments :
- Elle doit faire l’objet de moments spécifiques, inscrits dans l’emploi du temps de la classe ; ces instants seront consacrés à la connaissance des institutions, mais également à des mises en situation afin de faire comprendre aux enfants l’importance des valeurs que nous leurs enseignons.
- Elle doit également intervenir à tous moments dans la classe, puisque le cheminement de chacun vers davantage d’autonomie, de responsabilité, doit être travaillé continuellement. On ne peut pas demander à des enfants de faire preuve d’initiatives dans une discipline, et leur enlever tout pouvoir de décision ou d’expression dans la discipline suivante.

5. DES DISPOSITIFS NATIONAUX
‘Le Comité d’Education à la santé et à la Citoyenneté’ : Créé en 1998 et relancé en 2001, le CESC est un dispositif qui constitue, au niveau de l’établissement scolaire, un cadre privilégié de définition et de mise en œuvre de l’éducation préventive en matière de conduite à risques, de dépendance dans et hors de l’école. Centré sur l’établissement scolaire, présidé par le chef d’établissement, le CESC organise des actions de prévention à l’intérieur de l’établissement en lien avec l’environnement immédiat, en associant aux membres de la communauté éducative, les élèves, les parents, et les partenaires extérieurs (représentants des collectivités locales, de la justice, de la police, de la gendarmerie, organismes et associations habilités) dans une logique de réseau et de renforcement des liens.

‘Le parlement des enfants’ :il a pour objectif de permettre aux élèves de fin d’école élémentaire d’appréhender concrètement le système parlementaire français. Crée en 1994, en partenariat avec l’Assemblée Nationale, le parlement des enfants réunit chaque année 577 députés juniors. Ils ont été élus par leurs camarades de classe et représentent l’ensemble des circonscriptions de métropole et d’outre-mer. Peuvent concourir les classes de CM2 volontaires des écoles élémentaires. L’opération, inscrite dans la durée de l’année scolaire, donne lieu à l’élaboration de deux propositions de lois par classe. Ces propositions de lois sont sélectionnées à l’échelon académique et soumises à un jury national composé de membres de l’Education Nationale et de l’Assemblée Nationale. Les dix propositions retenues sont présentées lors de la séance solennelle du Parlement des Enfants au Palais Bourbon, et font l’objet d’un vote des députés juniors. La proposition de loi adoptée deviendra loi de la république.

L’exposition ‘Moi, jeune citoyen’ qui est organisée en partenariat avec le ministère de la Justice. Son objectif est d’emmener les enfants à s’interroger sur leurs droits et leurs devoirs. Cette exposition a été conçue prioritairement pour des élèves en CM1 et CM2 ; à partir de trois lieux les plus importants de leur vie (maison, rue, école …), les enfants choisissent les questions de la vie courante et vont devoir confronter leur opinion aux réponses des acteurs de leur vie sociale, c’est à dire les parents, les enseignants, les policiers, les magistrats … .

Et aussi, on peut profiter des manifestions nationales : journées contre le tabac, le racisme, journée de l’Europe, du sida, des enfants, de la francophonie….

6. UNE PEDAGOGIE ADAPTEE.
La pédagogie la plus appropriée pour l’apprentissage de l’éducation civique est centrée sur les méthodes actives : rendre l’enfant actif pour qu’il construise ses savoirs, en lui proposant de vivre des expériences personnelles ou collectives (enquêtes sur le terrain, sorties, rencontres, moments de synthèse, d’institutionnalisation des savoirs et savoir-faire).

Un important travail sur les règles, les droits, les devoirs et les obligations est préconisé afin que les enfants trouvent leur place et s’insèrent dans la communauté. En effet la règle est un élément de référence d’appartenance à une communauté. L’école est un lieu de socialisation où les enfants doivent apprendre à respecter certaines règles, se conformer à un code de conduite, à accepter des contraintes collectives qui garantissent les libertés individuelles.
Les élèves élaborent eux-mêmes leur règlement qui essaie de résoudre les problèmes auxquels ils sont confrontés. Il n’est pas rare de voir dans un endroit significatif de la classe une énumération des interdictions. Mais l’enjeu n’est-il pas d’intégrer aussi les notions de droits et de devoirs afin de leur offrir une école citoyenne (j’ai le droit/je n’ai pas le droit/ je dois) ?

On essaie également de mettre l’accent sur la responsabilisation des élèves et leur participation à la vie scolaire. Pour construire cette prise de responsabilité et l’esprit de coopération on peut mettre en place un « conseil de coopération » qui consiste à élire des délégués, porteurs de la parole du groupe classe, pour débattre au sein de la classe des problèmes rencontrés. La parole de chacun peut être entendue et surtout prise en compte. Les enfants peuvent ainsi constater que grâce à cette structure de discussion ils peuvent gérer leur quotidien à l’école. De même le « conseil d’enfants », qui peut être mis en place dès la maternelle, amène les enfants à débattre des questions relatives à la vie en commun ( problèmes relationnels ou façon d’améliorer le quotidien ). Le conseil doit être institutionnalisé par des repères : lieu (s’installer pour communiquer aisément), temps (phrase solennelle qui marque le début et la fin des débats). En cas de gros conflit, on peut aussi utiliser le jeu de rôle pour permettre aux enfants d’exprimer leur mal être.
Le vote est également un élément important car il est le garant de la démarche démocratique, il doit être explicité et utilisé dans des situations adéquates qui le justifient.

Les enfants doivent être conduits vers une autonomie de plus en plus grande en développant non seulement leur sens des responsabilités mais aussi leur esprit critique, leur capacité de raisonnement grâce à des débats, des dialogues qui prennent en compte la parole et l’écoute des autres. Il faut aussi apprendre à confronter des points de vue, formuler des projets et savoir prendre des décisions. Tous ces éléments ne doivent pas être travaillés de manière cloisonnée dans le cours d’éducation civique mais plutôt insérer dans les apprentissages dans un esprit de collaboration disciplinaire.
La prise de conscience de la santé et de l’hygiène trouve sa place dans les nouveaux programmes. L’EPS peut être un moyen d’aborder ces éléments en apprenant à respecter son propre corps et celui des autres. Pour les plus petits, on peut aussi utiliser une poupée ou une marionnette qui deviendra la mascotte de la classe et dont les enfants devront prendre soin, en l’intégrant dans la classe et dans leur famille. Les vacances seront une période privilégiée pour assurer la continuité de ce travail. Les enfants s’engageront à respecter l’heure du coucher, les heures des repas, la toilette, ….. pour offrir à la marionnette une vie équilibrée.

Les élèves bénéficient dans le cadre de l’éducation civique et à la citoyenneté d’une formation sur la sécurité routière.

Toutes ces compétences sont donc travaillées pour parvenir à une véritable construction de soi en tant qu‘individu citoyen, responsable, tolérant, et ayant une conception du monde en adéquation avec certains principes.

7. LES LIMITES DE L’ENSEIGNEMENT DE L’EDUCATION CIVIQUE EN CLASSE.
* nécessité dans les lieux sensibles mais théorie dans des lieux trop calmes.
* souvent reléguée après le programme d’histoire-géo (par manque de temps ou de motivation des enseignants)
* difficulté d’aborder des savoirs-être et savoir-vivre (évaluation, trace écrite, institutionnalisation)
* éducation civique = débats. Le maître doit accepter des sujets ouverts, sans conclusion ferme et définitive tout en tolérant la pluralité de points de vue.


CONCLUSION

La principale difficulté réside donc dans l’articulation cohérente entre la formation à la citoyenneté (en tant qu’attitudes et comportements responsables et respectueux de l’altérité), et l’éducation civique (qui relève de la prise de conscience des droits, des devoirs, des obligations, mais aussi des institutions qui les garantissent).
De plus, cet équilibre est d’autant plus fragile que l’école doit faire face à un paradoxe : elle doit faire accepter les différences pour garantir les libertés de chacun, mais aussi effacer les différences pour garantir l’égalité entre tous.



cycle 1 : 30mns débat / semaine cycle 2 et 3 : 30mns / semaine : débat
1h / semaine réparti dans tous les champs disciplinaires



N'hésitez pas à rajouter des choses sur ce thème , des exemples etc si vous en avez, on peut aussi débattre se poser des questions etc...