ça vient du manuel de survie à l'usage des enseignants même débutant:Le « bon cours », selon les élèves et les profs
Pour moi, un cours, c’est faire ce que j’ai prévu dans ma progression.
Un travail récent mené par Stéphanie Leloup dans sa thèse de doctorat « Les représentations du cours idéal »,[1], consacré à l’ennui en classe, construit à partir d’enquêtes et d’entretiens serrés, s’est intéressé au décalage existant entre les élèves et les enseignants sur la notion de cours « idéal».
Le point de vue des élèves
Les élèves expriment clairement en plusieurs points ce qu’est un « bon cours » :
·Il n'y a pas de problème de discipline. Les élèves insistent particulièrement sur ce préalable à tout enseignement.
·La structure du cours est aussi très importante.
·Les activités sont variées au sein d'une même heure de cours, et qu'ils y font beaucoup de choses différentes.
·Ils ont le sentiment d'avoir avancé, que ce soit dans le programme ou dans la maîtrise de certaines compétences.
·Le cours doit être assez souple pour intégrer la discussion sur un sujet d'actualité si l'occasion se présente, si possible aborder des sujets « intéressants », c'est-à-dire, dans la plupart des cas, des sujets qui rencontrent leurs préoccupations personnelles.
·Le cours doit avoir un sens et le fait de ne pas terminer une leçon laisse toujours un sentiment d'inachèvement et donc d'inutilité.
Adopter une démarche particulière (cours magistral dialogué, cours basé sur l'inductif) ou utiliser des supports particuliers (informatique, audiovisuel principalement) sont, pour les élèves, des aspects secondaires.
Le point de vue des enseignants
D’après les enseignants, le cours est « bon » si :
·les élèves y participent.
·les élèves comprennent le cours, item que l'on peut rapprocher de « Les élèves y ont appris des choses »
·le professeur a la conviction intime que son cours est bien
·il y a une bonne ambiance
·le temps passe vite
Viennent ensuite des points mineurs : le cours est structuré, il a des objectifs, il donne le sentiment d'avancer et il n’y a de problème de discipline.
La confrontation des points de vue
La rencontre des deux parties s’organise, en notant tout de même que :
· Les enseignants semblent minorer les problèmes liés à la discipline, et à l'organisation des cours.
· L’interprétation sur « le temps passe vite » est différente : pour les élèves, le temps passe vite quand on change souvent d'activités « Avec ce prof-là en une heure de temps, on faisait tout. C'était une interro assez courte, 20 minutes environ, après on se mettait en binôme pour faire le TP. Je me demande comment il arrivait à faire tout cela en une heure.» Les enseignants préfèrent concentrer l’attention sur une tâche. Cela ne signifie pas que les enseignants n'essaient pas de varier les activités au sein d'un même cours. C’est davantage pour vérifier qu’ils ont bien compris ce qu’ils viennent d’expliquer que pour éviter que leur attention ne se relâche.
· Le sentiment de progresser recouvre des acceptions fort différentes : là où les enseignants pensent plutôt à un avancement de leur programme, les élèves veulent surtout maîtriser des compétences différentes, sinon ils ont l'impression qu'on leur rabâche toujours la même chose.
Le « bon prof », selon les élèves
Le vieux cliché « professeur sévère mais juste » ne fonctionne plus.
Stéphanie Leloup parvient à établir le portrait robot du professeur idéal pour les élèves.
· C'est d'abord quelqu'un qui a établi de bons rapports avec eux. Il possède un certain nombre de qualités humaines.
bonne lecture!